
La société regorge d’individus uniques. Nous tissons souvent des liens plus forts avec ceux qui nous ressemblent, nous ne choisissons pas notre famille, notre entourage professionnel, ni l’évolution de nos amis ou partenaire qui peut creuser une différence. Nous pouvons à tout moment nous retrouver confronter au conflit. Soit nous ruminons, nous accusons, nous culpabilisons, nous attendons que le temps nous fasse oublier, soit nous agissons :
Des moyens pour s’en détacher sont la médiation d’autorité ou la médiation professionnelle :
D’un côté, nous pouvons retrouver une fiction morale “tout le monde connaît la différence entre le bien et le mal”, une fiction juridique “nul n’est censé ignorer la loi” ou bien une fiction psychologique “chacun – sauf les personnes irresponsables – est bien conscient de ce qui est normal et anormal”. Alors que la médiation professionnelle s’appuie sur l’ignorance et la maladresse que chacun d’entre nous peut commettre surtout dans des états émotionnels non maîtrisés.
L’autorité, qu’elle vienne d’un juge ou de tout autre tiers non impliqué dans le conflit, à tendance a gérer l’adversité et à utiliser des rapports de force pour donner raison à l’une des parties, l’autre se retrouve punit, sermonné, etc. et peut ressentir de l’injustice. En médiation professionnelle, nous mettons en avant l’altérité, une posture évocatrice de l’accueil de l’autre en tant qu’il est autre, et non un alter-ego, cela aide à la compréhension et à la prise de décision. La maladresse nécessite une reconnaissance, l’action est plutôt pédagogique.
La recherche de résultat diffère, la médiation d’autorité se concentre essentiellement sur les questions d’enjeux et d’intérêts, tandis que la médiation professionnelle élabore en priorité un projet relationnel : la reprise, l’aménagement ou la rupture consensuelle de la relation. A partir de là, il est temps de penser, d’échanger et envisager la négociation contributive qui vise à apporter des solutions aux problématiques ayant motivées la médiation.
Pour conclure, la médiation d’autorité s’appuiera avant tout sur le droit sans se préoccuper des répercussions psychiques, ici nous sommes face au contrat social. La médiation professionnelle agit d’abord sur l’émotionnel pour permettre la libre décision des parties directement impliquées, pour un nouveau paradigme, l’entente sociale.
Texte inspiré par le “Dictionnaire encyclopédique de la médiation : Au service de la qualité relationnelle et de l’entente sociale” par Jean-Louis Lascoux, Président de l’Ecole Professionnelle de la Médiation et de la Négociation.